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Rougegoutte

(Territoire de Belfort - France)

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Rougegoutte a comme les villages voisins : Grosmagny et de Giromagny, il s'est développé au pied du versant sud du massif des Vosges, le long d'une ancienne voie romaine qui reliait Langres à L'Alsace en contournant la montagne.

Histoire : Dès le XIe siècle, le village fit partie de la Seigneurie du Rosemont. Le tilleul, sur la place au pied de l'église, aurait plus de quatre cents ans. La population de Rougegoutte était de 824 habitants en 1881.En 1196 existait déjà une église qui constituait le centre d'une paroisse comprenant, Éloie, Giromagny, Grosmagny, Lepuix-Gy, Riervescemont, Rougegoutte et Vescemont.

Actuellement la paroisse d'origine ne rassemble plus que les habitants de Rougegoutte, Éloie, Vescemont et quelques familles de Riervescemont, plus proches de Rougegoutte. Le bâtiment actuel date en partie de 1724, il est consacré à Saint Georges.

Source: Wikipédia

L'église Saint Georges (1724)

La mairie décorée pour Noël 2007

L'horloge Prêtre

1911, le 16 août

Traité avec la maison Prêtre Fils, constructeur à Rosureux (Doubs) pour la fabrication et pose d'une horloge publique au clocher de l'église de Rougegoutte : «elle marchera une semaine entre deux remontages, elle sonnera les quarts sur deux cloches, l'heure et la répétition sur la grande cloche ; elle indiquera les heures et les minutes sur trois cadrans émaillés...» Le prix de l'horloge s'élève à la somme de 2.600 F, les 9/10 payables après la pose, le dixième restant un an après.

Voir la délibération du conseil municipal qui donne une description précise de l'horloge.

1912, le 20 mars

Procès-verbal de réception provisoire de l'horloge. Après quatre vingts années de bons et loyaux services, cette horloge mécanique, une des rares existant encore dans la zone sous-vosgienne, égrène toujours fidèlement les heures qui passent. Elle fut de 1945 à 1974 confiée aux soins attentifs de Louis Desdames qui dut souvent faire preuve d'ingéniosité pour que les cadrans, malgré l'usure des coussinets, continuent à indiquer une heure proche de la réalité. Depuis 1974, le relai a été pris par André Kieffer, le garde- champêtre. Chaque fin de semaine, il procède au remontage du mécanisme : 170 tours pour le tambour de la sonnerie des heures, 140 tours pour la sonnerie des quarts et demies, 48 tours pour la marche des aiguilles.

D'après « Rougegoutte - Vescemont Histoire de l'église des origines à nos jours »

par Guy Miclos, maire de Rougegoutte et François Liebelin - 1991

Le cadran de service



< Suspension du balancier



L'échappement à chevilles >

Les leviers de sonnerie, vus de gauche et de droite

Les 4 cloches

L'histoire des cloches actuelles est extraite du livre : « Rougegoutte - Vescemont Histoire de l'église des origines à nos jours » par Guy Miclos, maire de Rougegoutte et François Liebelin - 1991

La grosse cloche (celle des hommes) : Justine

Autrefois, le jour de la Toussaint, à l'issue des vêpres des morts, les cloches sonnaient à toute volée à intervalles réguliers et jusque parfois fort tard dans la nuit. Les sonneurs, pour plus de commodité avaient pour habitude de remonter les cordes et sonner depuis la plate-forme située sous les cloches. C'est ainsi que la grosse, datant de 1742 et qui avait survécu à la Révolution, maniée par des mains inexpérimentées, fut brisée le soir de la Toussaint 1882.

Le 22 novembre de cette même année, le curé Edouard Desprez confie la refonte de cette cloche à la maison Farnier Frères de Robécourt. La nouvelle cloche devait peser 1.850 kg. et donner la note do grave. Le fondeur s'engageait à fournir un battant de 72 kg. Bénite le 11 mars 1883 à Rougegoutte, elle fut hissée dans le clocher et l'on constata alors qu'elle avait perdu un peu de sa puissance d'autrefois.

On peut lire sur cette cloche l'inscription suivante :

« Le 1er novembre 1882, en pleurant les morts, ma voix s'est éteinte. Au mois de février, elle m'a été rendue, grâce à la générosité des paroissiens de Rougegoutte et de Vescemont. Le 11 mars 1883, j'ai été bénite par Monsieur Desprez, curé de Rougegoutte, M. Marchand étant vicaire. Je m'appelle Georgette-Justine, de mon parrain Georges Jeanrichard, de Rougegoutte, et de ma marraine Justine Jeanrichard, de Rougegoutte. Defunctos ploro, terofulgura, festa decoro (Que pleure les morts, je brise la foudre, j'embellis les fêtes) ».

Poids: 1850kg.- Hauteur: 1,25m. - Diamètre : 1,45m. - Note : Do #

Rougegoutte_justine.mp3

Justine sonne le glas

La deuxième cloche (celle des femmes) : Marie

En 1869, âgée d'à peine 29 ans, elle se trouve à nouveau fêlée. On fait appel cette fois au fondeur Perrin-Martin de Robécourt, en lui précisant qu'il devra répondre pendant dix années de la solidité de la cloche : « Le dit Perrin-Martin se chargera indépendamment de la refonte de la cloche à réparer le battant, le reforger, enfin le mettre en rapport avec la nouvelle cloche ; il devra descendre du beffroi l'ancienne cloche, faire faire à ses frais l'ascension de la nouvelle, la poser à la place qu'elle doit occuper dans la tour de l'église ».

Le registre des délibérations de la commune de Vescemont apporte encore les précisions suivantes : « La seconde cloche de l'église de la paroisse a été refondue en 1869, elle pèse 1.443 kg., elle a été bénite le 28 octobre 1869, elle a été cherchée à Belfort par Xavier Hennemann et son frère le maire, elle a coûté à la commune de Vescemont 566,16 F ».

Inscription gravée : « Fondue en l'an 1869, j'ai été bénite par M. l'abbé Chappuis, curé de Rougegoutte, et M. l'abbé Ménétré, vicaire, en l'honneur de la très sainte Marie, sous l'administration de M. Besançon, maire de Rougegoutte, de M. Hennemann, maire de Vescemont, et de M. Chappuis, adjoint. J'ai pour parrain M. Alexis Perrod, de Rougegoutte, et pour marraine Mme Marie Helle,de Vescemont. Vox Domini magnijîcentiae. (Je suis la voix de la puissance du Seigneur.) »

Poids: 1443kg. Hauteur : 1,10m. Diamètre : 1,30m. Note : Ré

Dans les années 1920-1924 (nous n'avons pu être renseigné sur la date exacte), les anses qui reliaient cette cloche au joug de bois (le mouton) cédèrent. Elle fut projetée contre le poutrage qui amortit sa chute sur le plancher. La cloche était intacte. Ce fut le personnel de l'atelier de réparation du tissage Hartmann qui effectua sur place les réparations nécessaires. Depuis cet accident, en raison des tire-fonds qui lui furent fixés, la tonalité de cette cloche s'est légèrement altérée et l'on peut constater un certain déséquilibrage au démarrage.

La troisième cloche : Georges

Elle fut fêlée au bout de 46 années de bons et loyaux services ; elle annonçait en effet les offices de semaine. Les registres de la paroisse précisent : « Le 18 avril 1870, une nouvelle cloche de 975 kg. ou 1950 livres fut bénite en l'honneur de saint Georges, patron de l'église, par M. Chappuis, curé, assisté également de M. Ménétré, vicaire et de MM. Sarrazin, curé de Grosmagny, Morcelât, curé de Chaux et Folz, curé d'Auxelles-Bas.»

Inscription gravée : « En place d'une cloche fondue en 1824, par souscription des habitants de Rougegoutte, bénite par M. Lesmann, curé de Rougegoutte, et dont le parrain fut Melchior Jeanrichard, fils de Thiébaut, et la marraine Elisabeth Jeanrichard, femme de M. Hennemann, maire de Vescemont, j'ai été bénite en 1870, sous l'administration de M. Besançon, maire de Rougegoutte, et de M' Hennemann, maire de Vescemont, par M. Chappuis, curé de Rougegoutte. Mon parrain est M. F. Ménétré, vicaire de Rougegoutte, et ma marraine Marie Rosé Amélie Jeanrichard, veuve de F.X. Fréchin, de Rougegoutte ».

Poids : 975 kg. Hauteur : 0,95m. Diamètre : 1,15m. Note : Mi

En 1954, à la suite d'un court-circuit, son moteur électrique grilla et elle resta muette des mois durant. Comme la seconde, elle a été fondue par la maison Perrin-Martin, de Robécourt.

La quatrième cloche : Abel-Julienne

La place de la petite cloche était vide depuis près d'un siècle lorsqu'on 1882, lors de la refonte de la grosse par la maison Farnier, l'occasion se présenta d'en installer une nouvelle en accord avec celles existantes. Elle fut offerte par une famille de la paroisse.

Inscription gravée : « Je m'appelle Abel-Julienne, de mon parrain, Abel Courbot, et de ma marraine Julienne Petizon, mes bienfaiteurs. J'ai été bénite le 11 mars 1883, par M. l'abbé Desprez, curé de Rougegoutte. Sum ego vox Vitae ; voco vos or are : venite ! (Je suis la voix de la Vie ; je vous appelle à la prière : venez !)


Poids : 400 kg. Hauteur : 0,80m. Diamètre : 0,95 m. Note : Sol


Cette cloche faillit terminer sa carrière le soir de la Toussaint 1912. Sonnée avec trop de véhémence, elle sortit de ses coussinets, tomba sur les abat-sons de la croisée nord. Son battant, qui s'était détaché, atterrit dans la propriété voisine située en contrebas de l'ancien cimetière. Elle fut remise en place le lendemain par des ouvriers du tissage.

L'électrification

Après la dernière guerre, il devenait de plus en plus difficile de rassembler des équipes de sonneurs pour annoncer les trépas, sonner les enterrements... Dans le courant de l'année 1948, l'abbé J.-Marie Pourchet décida de faire électrifier la sonnerie. Cette tâche fut confiée à la maison Oeriikon, filiale de Pontarlier. C'était chose faite pour la Toussaint. Une souscription rapporta la somme de 70.000 F qui couvrit en partie les frais d'installation. La commune de Rougegoutte versait quant à elle à la paroisse une subvention de 50.000 F. L'électrification des quatre cloches et de la sonnerie de l'angélus avait coûté au total 455.199 F.

Copie du livre des ventes, fournie par la société Prêtre