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Châtenois-les-Forges

(Territoire de Belfort - France)

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La commune, qui est chef-lieu du canton de Châtenois-les-Forges, est située au sud-est du département, sur la RN437, à mi-chemin entre Belfort et Montbéliard.

 

Histoire:  Le nom de Châtenois est cité pour la première fois en 1098. En 1282, le seigneur du village était Alard de Châtenois, vassal du comte Renaud de Bourgogne. Châtenois était alors le chef-lieu d’une mairie importante du comté de Montbéliard et devient, vers 1350, une possession autrichienne.

 

Le village d’Oye, situé entre Châtenois et Bermont faisait partie de cette mairie. Au moment de la Guerre de Trente Ans vers 1633, Oye fut ravagé par les troupes du Roi de Suède, alliés des Français, et ne devait plus se relever de ses ruines. Après avoir successivement appartenu aux descendants de Mazarin à la famille Viellard puis à la Compagnie des forges d’Audincourt.

 

Le dernier haut-fourneau s’éteint au XIXe siècle mais la tradition industrielle se poursuit jusqu’à aujourd’hui.

Source: Wikipédia

Les cloches

Tous nos remerciements à Madame Elisabeth Brunetta pour son aimable autorisation de publication des textes ci-dessous et à Monsieur Montagnon pour sa participation.


La toute première cloche semble avoir été "la petite", placée dans l'église de 1628 (document des Archives Nationales) où elle était suspendue dans le petit clocher situé entre le choeur et la nef. Elle était actionnée de l'intérieur du transept et pesait 5 quintaux. Elle fut refondue en 1696 sous Pierre Laurent, maire, pour peser 6 quintaux, mesurer 3 pieds de hauteur et 2 pieds de largeur. Le fondeur F. Feschottes demanda "la somme de 48 livres pour la peine et pour les frais de la refondure de fa cloche". Les détails relatent même la quantité de charbon de bois.


La communauté de Châtenois demanda, en 1786, l'autorisation de vendre une assiette de forêt communale pour aider à la refonte de deux cloches de l'église. "Cette, communauté, dit le texte, a fait construire du consentement de M. l'Intendant, l’année dernière, une tour fort haute, fort large et belle, à leur église. Les anciennes cloches sont réellement petites et il semble qu'il serait à propos de les fondre pour en couler d'autres d'un plus grand diamètre et plus lourd poids". Ce projet a-t-il eu le temps d'être réalisé avant la Révolution? Cela paraît peu probable mais les archives ne nous ont peut-être pas encore livré ce secret. Toujours est-il qu'après 1789, il ne reste plus qu'une cloche de 239 kg qui sera refondue en 1851 puis en 1980. La deuxième cloche qui l'accompagnait a été saisie pendant la Révolution car il était courant qu'une sur deux serve à faire des armes.

Aujourd'hui nous pouvons entendre carillonner trois cloches dont voici l'histoire.


LA PETITE CLOCHE

 Depuis 1836, cette cloche sonne en fa. C'est la plus ancienne mise en place dans le clocher et qui n'a pas été retouchée. On peut encore lire sur son flanc: "L'an mil huit cent trente six, j’ai été bénite par M Monnier Jean-Claude, curé de Châtenois. J'ai pour parrain Vautherin Pierre-Joseph et pour marraine Madame Vautherin, née Chardoillet Thérèse. Monsieur Grosjean François, maire et Barrey Jean-Claude adjoint". Elle fut fondue à Robécourt (Vosges) par François Robert et pèse 650 kg. Un inventaire signale qu'elle a coûté 2437 francs financés par une coupe de bois exceptionnellement autorisée.

LA CLOCHE MOYENNE

La date de 1980 lisible sur cette cloche laisse penser qu'elle a la plus courte histoire. Il n'en est rien. Bien au contraire, c'est elle qui a le plus à raconter. Son histoire remonte avant 1789 où elle sonnait avec une compagne vraisemblablement transformée en canon par les démons de la Révolution. Seule, elle carillonnera encore jusqu'en 1851 où il fut décidé de la refondre comme l'expose le maire d'alors: "La petite cloche est fendue en ce moment, il est de toute nécessité de la faire refondre et d'y ajouter un poids de 550 kg de métal pour l'agrandissement de ladite cloche''. Avec ses 239 kg au départ le résultat aurait dû conduire à une cloche de 789 kg, elle en fit 858 pour sonner en ré dièse et pour un coût de 3000 F. Une fois rajeunie, elle sonna jusqu'en 1980 et, à cette date, les inscriptions suivantes étaient encore lisibles: "J'ai été fondue en 1851 pour la paroisse de Chatenois et bénite par M. Monnier, curé de cette paroisse sous l'administration de M Laurent Albert, maire et de M. Antoine Meillère, adjoint. Parrain M. Oeuvrard Xavier, marraine Soeur Marie Augustine Guerney­. Fondue à Robécourt, Vosges, par M. Messman". 

Après avoir annoncé à la population naissances, mariages et trépas pendant 129 ans, il est décidé par l'abbé Maire-Amiot de la descendre le 26 novembre 1980 pour la faire refondre car l'usure provoquée par le martèlement du battant a réduit l'épaisseur et fêlé la paroi. Les frais occasionnés sont ainsi partagés: moitié à la paroisse, moitié à la commune. C'est par camion qu'elle est expédiée en gare de Belfort sur Orléans: elle sera de retour le 24 décembre suivant pour Noël. Son nouveau nom pour la circonstance est "Marie–Joseph"  Sur son flanc apparaît en relief: « Fondue à Robécourt en 1851 par Messman. Refondue à l'occasion de l'année du Patrimoine. J'ai sonné pour la première fois dans la nuit de Noël 1980. Je remercie fa population de Châtenois-les-Forges qui m'a permis de retrouver ma place aux côtés de mes soeurs".

Signé: Bollée, maître fondeur à Orléans.

Assisté de M. le Curé Maire-Amiot et de l'abbé Courgey, Mgr Lecrosnier, nouvel évêque de Belfort, procède à sa bénédiction et au cours de cette cérémonie inhabituelle retentissent de magnifiques morceaux d'orgues interprétés par une organiste virtuose de Montbéliard, Mme Claude Greys.

Les horloges

 

Le  clocher a déjà eu trois horloges dont le rôle a toujours été d'indiquer la "bonne" heure à la population, à une époque où il y avait peu de références horaires.


 LES DEUX PREMIERES HORLOGES

Leurs cadrans ornaient le clocher  sur les façades sud et nord .

La première horloge a été récupérée par M. Montagnon Auguste, horloger, demeurant à Foussemagne, qui, pour un coût de 2830 F la remplaça, en 1846, par une autre: "sonnant et répétant au bout de trois minutes, sonnant les trois-quarts sur deux cloches, marchant 36 heures".

Cette deuxième horloge devait être cédée pour 50 F à l'artisan


 LA TROISIEME HORLOGE

Elle fut confectionnée et installée en 1895 par la maison Prêtre de Rosureux. Près de cent ans plus tard, elle fonctionne encore très bien. Le mécanisme est à lui seul une petite merveille "composée de trois corps de rouages en bronze". Il doit sa longévité à la qualité du travail et à l'expérience des artisans jurassiens assurant "une garantie de dix ans contre tous vices quelconques".

L'échappement devra permettre un réglage tellement précis que l'horloge ne devra pas varier d'une minute par mois"

Cette horloge d'une autonomie de six jours et demi a toujours fait l'objet d'une surveillance et d'un entretien sérieux.  

Quatre cadrans indiquent l'heure aux quatre points cardinaux :

"Les cadrans seront fortement émaillés pour résister indéfiniment à l'action des intempéries ; ils seront à cartouches et mesureront un mètre soixante dix centimètres de diamètre."

Notes de G. Guibaud

Monsieur Feuvrier Jean Marie remonte chaque semaine depuis 1990 ce magnifique mouvement d’horlogerie, Prête et fils, fabricant à Rosureux (Doubs), qui donne l’heure au clocher  de l’église de Châtenois les Forges et assure son bon fonctionnement et réglage.

Monsieur Xolin Jean, un bricoleur ingénieux a, il y a une quarantaine d’années, avec un moteur électrique, un réducteur, un tube télescopique deux cardans et un embout, fabriqué un remontoir d’horloge électrique afin d’éviter cette corvée de remontage où parfois plus de deux cent tours étaient nécessaires. Au moment du remontage l’opérateur, grâce au tube télescopique amène à chaque tambour la force nécessaire au remontage des poids et ceci sans fatigue et rapidement et surtout sans transformation de l’horloge d’origine, comme cela se fait malheureusement lors d’une électrification.

Malgré son apparence cette horloge est très bien entretenue, les réglages sont parfaits. La différence n'excède pas les quinze secondes par semaine. Les câbles sont en bon état, à n’en pas douter un autre amoureux de la mécanique sévit dans ce clocher. Une autre particularité est à noter: le montage du support des cloches est composé de trois magnifique arceaux intégrés dans une charpente puissante contribuant a la solidité et à l’harmonie de la construction. Le mécanisme comporte un marteau de cloche conique, première rencontre de ce type. Il serait intéressant de savoir son usage réel et l'origine de cette forme.

Copie du livre des ventes, fournie par la société Prêtre